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 [Article] L'histoire de la WCW.

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Godot
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MessageSujet: [Article] L'histoire de la WCW.   [Article] L'histoire de la WCW. EmptySam 7 Jan - 17:20

Avec l'accord de Meryhor, que je remercie une nouvelle fois.

L'histoire tumultueuse de la WCW (partie 1).

[Article] L'histoire de la WCW. 191586oldwcw

Bienvenue à cette grande finale de Questions pour un Champion ! Je suis Julien Lepers et je vous accueille pour cette dernière question, une question cruciale !
TOP ! Qui suis-je ? Je suis une fédération de catch qui se veut être une alternative à celle de Stamford, je compte parmi mes têtes d’affiche Hulk Hogan, Sting, Ric Flair et un certain Eric Bischoff joue chez moi un rôle important, j’appartiens à un richissime passionné de ce sport-spectacle avec derrière moi de solides ressources financières, on me reproche des directions créatives douteuses, et un certain Vince Russo s’occupe du booking… alors je suis, je suis ? Oui, Showtime, allez-y ! On vous écoute !
« Facile ! La bonne réponse est la TNA, bien sûr ! »
Aïe aïe aïe ! Eh non. Vous n’avez pas la bonne réponse. Mais je suis sûr que quelqu’un dans le public et même vous, chez vous, vous avez trouvé. Non, il fallait bien évidemment reconnaître la célèbre World Championship Wrestling, plus communément appelée la WCW.

La Génèse

L’histoire commence en 1982 avec Jim Crockett Promotions, une petite fédération affiliée à la NWA. A l’époque, le catch américain s’organise autour du système des territoires. Il y a plusieurs promoteurs qui créent leur propre fédération de catch et qui ont chacune une zone géographique dédiée spécialement. On a un morcèlement en quelque sorte. Mais là où ça devient intéressant, c’est que ces petites fédérations sont regroupées sous la bannière d’une organisation plus grosse, qui les fédère et les gouverne, tout en disposant de titres nationaux et mondiaux en quelque sorte, ainsi, la plus importante était la NWA (National Wrestling Alliance). Le système était basé sur la collaboration entre les fédérations réunies sous l’égide de la NWA, de sorte que les catcheurs d’une fédération étaient prêtés à une autre fédération, et un effet de roulement et d’entretien de bonnes relations était de fait créé, et tout allait bien… jusqu’à ce que certains promoteurs plus avides que les autres ne décident de faire sécession avec l’arrivée de la télévision câblée et du commerce des cassettes vidéo, mettant en péril ce système de régionalisation…
Jim Crockett fait de sa fédération l’une des meilleures du pays, les plus grands noms du business de l’époque tels Ric Flair (et les autres membres des Four Horsemen), Dusty Rhodes ou Harley Race s’y bousculent et Jim Crockett Promotions connaît un essor fantastique… Malheureusement, Crockett, s’il est un promoteur talentueux, est un gestionnaire totalement irresponsable et côté finances et comptabilité, c’est très vite le massacre… à tel point qu’il est obligé de trouver un repreneur d’urgence sous peine de devoir mettre la clef sous la porte ! Arrive alors le magnat des médias américains, le moustachu Ted Turner devient l’homme providentiel et, en grand fan de catch, il sauve Jim Crockett Promotions en l’achetant en novembre 1988, avec comme ambition d’en faire LA plus grande fédération de catch du pays, voire du monde. Le bonhomme est un pionnier de la télévision câblée (CNN c’est lui) et il est déjà très riche. Il renomme la fédération World Championship Wrestling, déclare plus ou moins son indépendance par rapport à la NWA (Comme l’avait fait Vincent Kennedy McMahon et sa nouvelle WWF quelques années plus tôt) et fait signer chez lui des lutteurs de renom comme Flair, Rhodes, Race, Arn Anderson, Tully Blanchard, ou les Road Warriors par exemple.
Deux anecdotes ou légendes, c’est selon, accompagnent ce rachat. La première veut que Ted Turner ait d’abord essayé d’acheter la World Wrestling Federation, mais vexé par le refus catégorique de Vince McMahon, le magnat de la télévision américaine décida de se venger en créant une concurrence terrible à Vince avec la WCW, en faisant une affaire personnelle et jurant d’avoir la peau de VKM un jour.

[Article] L'histoire de la WCW. 930258tedturner
" Je l'aurai un jour... JE L'AURAI ! "

La seconde veut que les deux hommes eurent une discussion téléphonique après cet achat :
Turner : « Vous avez vu, maintenant je suis moi aussi dans le monde du catch Mr. McMahon. »
Vince : « Moi personnellement, je ne suis pas dans le catch mais dans le monde du divertissement sportif… »
Bon, ok, la seconde anecdote traduit surtout la pensée de Vince pour le catch mais bon, parlons maintenant plus précisément de ce cher Teddy.

Ted Turner, « Billionaire Ted », un type bien.

Ne vous inquiètez pas, ce sera rapide !
Il naît en 1938 à Cincinnati, dans l’Ohio. Une fois ses études terminées, Ted Turner commença dans l’agence de panneaux publicitaires Turner Advertising créée par son père, il en devint rapidement le directeur adjoint. Alors que l’entreprise familiale commence à battre de l’aile, Turner réussit à redresser la barre. Son entreprise devint alors la plus importante entreprise de vente d’espaces publicitaires du sud des Etats-Unis.
Voyant que le monde de la télévision est en plein essor, il décida de s’y lancer et en 1980, Turner eu une idée de génie en créant CNN qui était alors la première chaîne à diffuser de l’information en continu. Même si les débuts de la chaîne furent compliqués, CNN fut un énorme succès dès 1985. Ne souhaitant pas s’arrêter en si bon chemin, il créa tour à tour TBS puis la chaîne TNT en octobre 1988 : encore un succès ! Il toucha un peu à tout, s’achetant l’équipe de baseball d’Atlanta et donc la WCW.
Mais, on ne peut pas parler de cet homme sans évoquer sa philanthropie. En effet, il s’engagea à donner 100 millions de dollars tous les ans durant 10 ans à l’ONU pour aider les plus démunis, ou encore pour lutter contre le paludisme. Bon, vu que nous sommes sur CatchBreaker et non sur la page personnelle de Ted Turner sur l’encyclopédie gratos, revenons à nos moutons et à la WCW, si vous le voulez bien…

La WCW : le Chelsea FC du catch ?

A son arrivée, Ted Turner promit à tous les fans que la WCW resterait fidèle à ses principes et qu’ainsi la fédération resterait orientée vers le côté « lutte athlétique » et que cela primerait sur le côté divertissement. Traduction : nous allons garder le style NWA et ne pas adopter le style WWF.
La première mesure de Turner est alors de faire entièrement confiance à Ric Flair qui était à cette époque à la fois le champion du monde, chef du booking, et une mégastar. La WCW devint, avec l’arrivée du richissime homme de télévision, très solide financièrement (Turner est déjà milliardaire à l’époque) et cela se fait vite ressentir avec les arrivés de stars comme Ricky Steamboat ou Terry Funk. Les matchs de Flair contre ces deux catcheurs furent des succès financiers et aidèrent grandement à populariser la WCW dans l’esprit des fans.
La compagnie pensa également au futur en engageant Ricky Morton et Robert Gibson (The Rock ‘n’ Roll Express), Sting, Sid Vicious, Lex Luger, les frères Steiner et la légende japonaise The Great Muta. On pouvait croire que tout allait bien dans le meilleur des mondes pour la bande à Ted mais ce fut loin d’être le cas.
En effet, le Nature Boy était très décrié en coulisse par les jeunes catcheurs car selon eux il se rendait coupable de se servir de son rôle de chef du booking pour avantager sa carrière de catcheur au détriment des jeunes pousses. On peut dire que les jeunes n’avaient pas tort car Ric Flair refusa de perdre son titre de champion du monde contre Lex Luger alors qu’il avait déjà promis de le céder quelques mois plus tôt contre Sting mais une blessure de la nouvelle star du catch avait changé les plans. Ted Turner trancha et vira Flair de son poste de booker pour le remplacer par Ole Anderson… Mais là, ce fut encore une fois une catastrophe : l’homme étant quelqu’un de très difficile à vivre, il se fait rapidement des ennemis et doit rapidement céder la place. Ses successeurs seront des cols blancs n’y connaissant rien en matière de catch tels Jim Herd ou Kip Frey.

Bye bye NWA

Pour que sa fédération devienne une réelle menace pour la WWF, Ted Turner avait compris qu’il fallait se détacher de la NWA. C’était un secret de polichinelle dès le rachat de Jim Crockett Promotions par Turner : cette fédération allait s’émanciper de la NWA comme la WWF avant elle.
C’est en 1991 après trois ans de règne de Turner que la séparation est rendue officielle, ceci a pour conséquence l’abandon des championnats NWA et la création des championnats WCW : World Tag Team Championship, United States Championship, Television Championship et bien sûr le WCW World Heavyweight Championship. D’ailleurs, parlons un peu de cette ceinture…
Le premier champion de cette nouvelle ère qui s’ouvrit fut un certain Ric Flair qui possédait déjà le titre sous le nom de NWA World Heavyweight Championship. Avec cette séparation, les belles promesses de Turner faites à son arrivée s’envolèrent et la WCW ressembla de plus en plus à la WWF dans les gimmicks poussées des catcheurs. C’est à ce moment que le contrat du champion arrivait bientôt à terme et l’officiel Jim Herd ne put réussir à le convaincre de rester, donc Flair partit avec le titre pour « feuder » (en fait ils n’auront pas de combat digne de ce nom) avec Hulk Hogan chez le concurrent, c’est-à-dire à la WWF : humiliation totale de la WCW !
Mais ne voyez pas là une vengeance de Flair envers Turner qui l’avait viré de son rôle de booker. Si les négociations n’ont pas abouti, c’est bien à cause de Jim Herd qui voulut imposer au Naitch un changement de gimmick. D’après Herd, le Nature Boy était ringard et devait laisser sa place à une gimmick de gladiateur avec un Flair qui aurait eu le crâne rasé !? Flair alla voir Ted Turner qui lui donna raison, alors, pour se venger, Herd voulut cette fois-ci obliger Flair à diminuer considérablement son salaire. Ceci fut le vase qui fit déborder la goutte d’eau (ou un truc dans le genre) et Flair décida d’arrêter les négociations pour signer chez un Vince McMahon qui n’en demandait pas tant.
Les officiels de la WCW dirent alors que Flair refusait de défendre son titre et donc le WHC fut déclaré vacant. C’est le 14 Juillet 1991 que le très musclé Lex Luger devint le nouveau champion du monde de la WCW en battant Barry Windham lors du Great American Bash. La WCW prend alors la décision de ramener la vraie ceinture, celle que Flair avait gardée lors de son départ, en la rachetant à ce dernier en 1992 en échange de 25 000 $ après que les deux parties se soient arrangées au tribunal.
Pour stopper la diminution de la qualité du produit, Ted Turner remplaça Jim Herd par Bill Watts. Pour beaucoup, cette arrivée était nécessaire car il avait fait ces preuves dans le territoire texan (très important) de la Mid-South Wrestling. Watts était un dur, un vrai cowboy droit dans ses bottes avec des principes bien définis. (Watts est resté connu pour sévèrement punir tout catcheur qui aurait le malheur de perdre une bagarre dans la vie réelle contre un non catcheur, à l’époque où il dirigeait MSW) Mais sa vision très archaïque du catch n’était sans doute pas en phase avec l’évolution de la discipline… S’il réduit un peu les lourdes pertes enregistrées par la compagnie au niveau économique, son booking est désastreux.
La première décision de Watts est d’enlever les tapis de protection qui entourent le ring pour faire »plus vrai » et pour montrer qu’à la WWF, les gars de Vince étaient des mauviettes. Une autre règle mise en place par le cowboy fut la disqualification automatique de tout catcheur passant par-dessus la troisième corde, dans le but de rendre l’action in-ring plus fluide et d’éviter les temps morts… Il voulut également mettre en place une autre règle qui aurait provoqué une disqualification automatique lorsqu’un catcheur sautait de la troisième corde ! Bill Watts s’attaqua ensuite aux contrats des catcheurs car il y avait selon lui beaucoup trop de dépenses à ce niveau. Tout ceci le rendit très impopulaire au sein du vestiaire et aux yeux de Ted Turner car le produit était devenu encore plus ennuyeux depuis son arrivée. Devant tant de critiques, Bill alla voir Ted pour lui dire d’aller se mettre sa fédération dans un endroit que je ne citerais pas car je suis poli.

[Article] L'histoire de la WCW. 486429BillWatts098
"On ne m'a pas laissé assez de temps car ensuite je comptais supprimer le ring et faire que des shows sans public, et là, on aurait été les meilleurs !"

1993 : un tournant primordial !

L’année 1993 est décisive et cruciale pour la WCW. Tout d’abord, Turner a la bonne idée de se rendre compte que les hommes qu’il a mis en place pour gérer sa fédération de catch sont incompétents, tant au niveau de la gestion exécutive (des gens qui ne connaissent rien au business du catch) que de la gestion créative (Dusty Rhodes puis Bill Watts échouent au niveau du booking). Alors Turner va créer du changement. Pour gagner de l’argent, la WCW se lance dans l’organisation de pay-per-views. Puis, Turner engage Bill Shaw, qu’il nomme président de la WCW. Ce dernier va enfin parvenir à bien utiliser l’argent du big boss, avec une gestion bien plus équilibrée. Il investit dans l’équipement, le matériel et la production (plus de caméras, meilleur son, meilleure lumière, effets pyrotechniques) et préfère ne pas se mêler de l’aspect créatif, sachant très bien que ce n’est pas son domaine, lui qui est un producteur TV.
Mais alors qui pour s’occuper du booking ? Eh bien c’est un grand fan de catch et surtout un jeune génie du marketing, Eric Bischoff, qui va être chargé du pôle créatif de la WCW ! L’arrivée de cet homme est quelque part une révolution pour cette fédération car les conseillers de Ted Turner, ayant du mépris pour le catch, ils ne voulaient pas d’une personne venant de ce monde pour diriger la WCW et le passage de Bill Watts n’avait pas arrangé les choses, loin de là. De plus, ils pensaient que des hommes venant de la télévision suffiraient à battre un homme (Vince McMahon) tombé dans la potion magique du catch depuis tout petit et sans expérience dans la production TV.
Pour être engagé, Bischoff décida de se présenter à Bill Shaw sans évoquer sa passion et son passé dans le catch (il fut commentateur du côté de la AWA, American Wrestling Alliance). Il se présenta alors comme un jeune homme ambitieux voulant réussir dans le monde de la télévision en utilisant le catch comme tremplin, pour se faire la main. Le jeune Eric réussit alors avec son plan ingénieux et fut nommé à la tête du pôle créatif de la WCW. Tandis que Shaw resterait dans l’ombre à s’occuper des finances et de la gestion, Bischoff serait en pleine lumière, s’occupant du booking et de la direction artistique.
La première stratégie de Bischoff était plus que simple : piquer les nouveaux talents et les stars confirmées de ses rivaux pour mieux les couler en proposant aux catcheurs des contrats plus qu’alléchants pour que ceux-ci ne puissent les refuser.
Et ceci fonctionna au-delà de toute espérance puisque les plus gros noms du business de l’époque signent à la WCW : principalement, Ric Flair est de retour au bercail et surtout, Hulk Hogan est arraché à la WWF de McMahon alors qu’il venait de s’emparer du titre à Wrestlemania IX ! Bischoff s’empressa de les mettre en rivalité pour faire monter les audiences. Pour les convaincre de signer, Bischoff promit à Flair qu’il retrouverit son rôle de booker et promit à Hogan d’avoir un regard sur toutes les storylines entourant son personnage (ce qui aura des résultats désastreux quelques années plus tard). [en revanche, Jim Ross quitte la WCW pour la WWF] Avec des ressources financières quasi illimitées grâce à Turner, Bischoff peut faire signer Bobby Heenan, Sherri Martel, Earthquake, British Bulldog, Mean Gene Okerlund et tant d’autres qui feront de même dans les trois ans qui suivront…
Pour Bischoff, le monde du catch était composé d’une fédération devenue « has been » et ringarde à cause des gimmicks utilisées, la WWF (faut dire qu’à part Bret Hart et HBK, tous les autres catcheurs ont des gimmicks plus ou moins ridicules : un pilote de stock car, un fermier, un dentiste, un éboueur, un sumo, un clown, un policier canadien, un joueur de hockey, un coiffeur, un top model, un chasseur de crocodile et j’en passe !) et d’une fédération qui proposait des cascades et du mauvais catch, la ECW.
Mais à cette époque, la WCW est loin d’être irréprochable, entre feuds délirantes (Super Hogan contre le Dungeon of Doom de Kevin Sullivan, véritable monstruosité largement moquée aujourd’hui encore), matchs médiocres, incohérences, erreurs grossières et gimmicks moisies comme The Shockmaster !!!
Pour Bischoff, il y avait une place à prendre à condition de voir la WCW changer et pour cela, il fallait donner au public se qu’il attendait, c’est-à-dire un match entre Flair et Hogan autour du titre mondial. La WCW se paie même une apparition de la jeune sensation de la NBA à l’époque : Shaquille O’Neal ! Enfin, la compagnie s’offre les services vocaux du légendaire annonceur des rings de boxe : Michael Buffer ! (qui sera moqué par DX à la WWF quelques années plus tard).
Bash at the Beach 1993 sera un gros succès pour la WCW et la fédération de Ted Turner n’allait pas en rester là… Les années qui suivirent virent la WCW gagner de plus en plus en popularité avec toujours plus de têtes d’affiche de la WWF rejoignant les rangs de la fédération d’Atlanta : Randy Savage, Roddy Piper, les frères Steiner, Lex Luger, Curt Hennig (Mr. Perfect), Nasty Boys, Jim Duggan… La WWF commence à rencontrer des soucis d’ordre financier et ne peut pas rivaliser avec les offres de contrat proposées par la WCW. Mais il ne faut pas non plus omettre que la fédération d’Atlanta a réussi à créer à l’époque quelques stars de son cru dans le même temps, les plus célèbres étant Diamond Dallas Page et la tag team Harlem Heat (Booker T et Stevie Ray).

Un coup de Nitro pour lancer une guerre !

La WCW grandit de plus en plus avec enfin un tandem de dirigeants (Shaw et Bischoff) qui s’entendent et peuvent travailler librement. Les résultats sont au rendez-vous et Turner est content mais il en veut encore plus ! Il convoque en 1995 Eric Bischoff dans son bureau à Atlanta et lui pose une question : « Qu’est-ce qu’il faut faire pour pouvoir rivaliser avec la WWF et passer au niveau supérieur ? » Après un sourire, Bischoff, tel un gosse entrant dans un magasin de bonbons, répondit la chose suivante : « Donnez-moi le prime time le lundi soir sur une de vos chaînes TV ! » A la surprise de Bischoff, Turner accepta sans hésiter une seconde : il offrit à la WCW deux heures de prime time en direct sur la chaîne TNT le lundi soir !
Turner laisse Bischoff s’occuper de tout dans la création de ce nouveau show diffusé chaque lundi soir en même temps que Raw. WCW Monday Nitro est né ! Autrement dit, la WCW a désormais son propre show TV le lundi soir au même moment que le show de la WWF, Monday Night Raw. Sauf que Nitro possède un avantage : tandis que Raw est enregistré à l’époque, le show de la WCW, lui, est en direct ! The Monday Night War est lancée officiellement le 24 septembre 1995 et durera six ans !
Le show fut intitulé « Monday Nitro » car en face l’autre show s’appelait Monday Night Raw. Cette ressemblance dans les noms, à prononcer en anglais bien sûr, avait pour but de faire parler les gens qu’ils soient fans de catch ou non pour ainsi faire une publicité efficace à un faible coût.
Avec le lancement de Nitro, la véritable guerre peut commencer… et comme l’a dit un certain Napoléon Bonaparte : « A la guerre, l’audace est le plus beau calcul du génie. »

A suivre...

Godot avec l'aide de Tombstone.
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MessageSujet: Re: [Article] L'histoire de la WCW.   [Article] L'histoire de la WCW. EmptySam 7 Jan - 21:38

La WCW, entre succès et déchéance (partie 2).

[Article] L'histoire de la WCW. 351158NitroLogo

Voici la dernière partie de ce dossier sur la seule fédération qui fit trembler Vince McMahon ! Alors, que s’est-il passé ensuite pour la compagnie de Ted Turner ? Bon ok, si vous connaissez l’histoire du catch la réponse coule de source pour vous, mais soyez gentils et faites comme si vous ne saviez pas pour me faire plaisir et lisez la suite.

Ainsi, la WCW était en pleine « course à l’armement » pour tenter de faire jeu égal avec la concurrence. Après avoir investi dans le matériel, la production, les moyens techniques, après avoir misé sur des lutteurs solides et reconnus (Flair, Sting, Anderson, Blanchard, Rude, Steamboat, Luger, Vader…), après avoir trouvé un général en chef compétent en Eric Bischoff, et après avoir réussi à faire venir des stars comme Hulk Hogan, Randy Savage ou faire revenir des talents au bercail (Flair, Steiner Brothers), Ted Turner accepta la demande de Bischoff et ainsi Nitro allait bien être diffusé en même temps que Raw chaque lundi soir, et en direct s’il vous plaît, contrairement à Raw. Mais le plus dur allait commencer pour Bischoff et compagnie, car il fallait créer un show capable de rivaliser puis de battre le show de catch numéro 1 au niveau des audiences.

The Monday Night War

N’ayant pas de souci concernant les ressources financières allouées à Nitro grâce au soutien indéfectible du richissime Ted Turner, Bischoff pouvait laisser libre cours à ses envies. Pour créer son show et lui donner une identité propre, Bischoff prit une feuille et crayon, fit un tableau à deux colonnes avec la première s’appelant Raw et la seconde Nitro. Il marqua alors toutes les caractéristiques de Raw pour écrire l’inverse dans la colonne de Nitro.

Dans la colonne Raw, il nota que le show était enregistré, que les catcheurs luttaient sous un autre nom que le leur, que les storylines étaient écrites des semaines à l’avance sans être jamais modifiées et que les gimmicks étaient surréalistes, « cartoonesques », et que le produit était plus ou moins orienté vers les enfants. Alors, il put mettre dans la colonne Nitro que le show serait en direct, que les catcheurs lutteraient en général sous leur vraie identité, que les storylines seraient modifiées selon la réaction du public et que les gimmicks seraient le plus possible teintées de réalisme.

Le premier épisode de WCW Monday Nitro eut lieu le 4 septembre 1995 et battit WWF Monday Night Raw en audience avec un rating de 2.5 alors que Raw fit de son coté 2.2. Il faut savoir que ce premier Nitro offrit aux fans deux surprises. La première fut le retour inattendu de Lex Luger, inattendu car il catchait encore à la WWF une semaine avant (VKM voulait faire de Luger le nouveau Hogan mais la mayonnaise ne prit jamais), la seconde fut que les résultats de Raw furent annoncés en direct par les commentateurs de la WCW. Cette dernière surprise devait empêcher les fans de zapper vers Raw en les spoilant. Cette astuce exploitant l’avantage de Nitro, diffusé en direct, sur Raw, show enregistré, était un coup bas… mais à la guerre tout est permis, non ?

Forte de ce nouveau succès, la WCW organisa de plus en plus de tournées internationales au Canada, au Mexique, au Japon et en Europe pour ainsi se populariser partout dans le monde. De plus, bon nombre de diffuseurs non américains préférèrent diffuser Nitro plutôt que Raw car les droits télévisuels du show made in WCW étaient dérisoires par rapport à ceux de Raw. Très rapidement, grâce à la stratégie marketing intelligente mise en place par Bischoff, dès 1996, la WCW dépassa la WWF et devient la première fédération mondiale de catch ! Par conséquent, le premier objectif du plan machiavélique de Ted Turner et d’Eric Bischoff fut atteint : la WCW rivalisait et dépassait la WWF, il ne manquait plus qu’à accomplir le second, c’est-à-dire détruire à jamais la WWF, « to put the WWF out of business », pour reprendre les termes mêmes de Bischoff.

Dans ce but, Bischoff décida de se démarquer de la WWF en faisant en sorte que tout fan de catch, de longue date ou pas, puisse trouver quelque chose qui l’intéresse dans WCW Nitro. Il faut varier les plaisirs ! Easy-E allait donc prendre toute une série de mesures et piquer des idées (et plus si affinités) ici et là pour faire de Nitro un show de catch ultra complet où tout un chacun pouvait trouver son bonheur… et le résultat fut au rendez-vous puisque Nitro battit Raw à l’audimat américain pendant 84 semaines consécutives de 1996 à 1999 !


Il y a tout ce que vous voulez à la WCW !

A l’instar des Champs Elysées de la célèbre chanson de Joe Dassin, Nitro va proposer un programme riche, innovant et tape-à-l’œil aux téléspectateurs afin de se maintenir au top des ratings. Tout d’abord, Bischoff décida d’appâter les jeunes mâles avec les Nitro Girls !

[Article] L'histoire de la WCW. 332472rogirls001
Nitro c'était vraiment le show le plus chaud de tous les shows, m'sieur Chéreau.

Les Nitro Girls étaient de ravissantes jeunes femmes en petites tenue moulantes qui dansaient en effectuant une petite chorégraphie durant les pauses publicitaires afin de maintenir les fans présents dans la salle chauds bouillants, à la base… mais petit à petit, ces pom pom girls effectueront des apparitions courtes de plus en plus souvent pour servir de transition entre les combats ou segments. Les Nitro Girls deviendront une véritable institution à la WCW et prendront de l’importance au fur et à mesure, certaines d’entre elles devenant les valets de certains lutteurs et participant à des storylines. Parmi les plus célèbres Nitro Girls, on retrouve Kimberly Page, Whisper (qui deviendra l’épouse d’un certain Shawn Michaels), Stacy Keibler et Storm alias Sharmell (madame Booker T).

En outre, Bischoff va soigner sa lowcard grâce à des lutteurs loin d’être maladroits aux gimmicks hilarantes et parfois très spéciales qui feront mouche auprès du jeune public mais pas que ! On peut ainsi évoquer le beau gosse allemand dansant Alex Wright et ses tenues fluo (et son célèbre pas de danse), le mythique Disco Inferno qui parodiait John Travolta dans La Fièvre du Samedi Soir, le heel farceur dérangé Hugh Morris (alias Bill DeMott), Glacier le ninja inspiré du personnage Subzero de Mortal Kombat, Ernest Miller, Mortis (alias Kanyon), Wrath etc… tout ce beau monde bataillera autour du Television Championship dans la bonne humeur.


Par ailleurs, Eric Bischoff regarde ce qui se fait en matière de catch partout dans le monde pour trouver des idées et il tombe amoureux du highfly et des poids moyens qu’il voit évoluer au Mexique, au Japon et aussi aux USA, du côté d’une petite fédération de Philadelphie qui commence à faire parler d’elle : la ECW. Il décide de créer une division entière dédiée à ces lutteurs de petite taille, rapides, agiles et techniques au style de lutte ultra spectaculaire et introduit même une nouvelle ceinture : le Cruiserweight Championship ! Grâce aux sous de tonton Ted, Bischoff se constitue une armée de lutteurs poids moyens, il recrute les meilleurs au monde : Rey Mysterio Jr, Eddie Guerrero, Ultimate Dragon, Dean Malenko, Chris Benoit, Chris Jericho, Psychosis, Jushin Liger, La Parka, Syxx (Sean Waltman), Billy Kidman, Juventud Guerrera, Lance Storm ou encore Chavo Guerrero !

Des canadiens, des japonais, des mexicains, cette division apporte une vraie diversité, du neuf et du jamais vu dans le catch mainstream américain ! Des 450 Splash, des Shooting Star Press, des Springboard Moonsault, des Top Rope Hurricanrana, des Suicide Dive, du chain wrestling, du highfly, du technical wrestling… etc… c’est une révolution ! Cette division cruiserweight sera l’un des atouts majeurs de la WCW et de Nitro, et l’un des éléments les plus importants dans la guerre des lundis soirs. En effet, le spectacle est garanti à chaque fois et les cruiserweights ne déçoivent jamais, électrisant les foules. Ainsi cette division était considérée comme étant le ciment des pay-per-views car chaque show devait débuter par un match des poids moyens pour que les fans soient bouche bée devant tant de prises et enchainements spectaculaires, à chacune de leur apparition à Nitro, les ratings explosent !

L’autre stratégie de Bischoff pour avoir des catcheurs de qualité à moindre coût était de les piquer à la ECW, au grand dam de Paul Heyman. En effet, cette fédération n’avait pas les ressources nécessaires pour garder tous ses talents, ce qui fit dire à notre Paulo : « Notre problème à la ECW, c’est que la guerre des lundis devenait tellement acharnée, que nous étions une cible facile. Si vous cherchiez un lutteur, un concept, une idée, les gens se servait sur le dos de la ECW. » C’est loin d’être faux : Eddie Guerrero, Dean Malenko, Raven, Public Enemy, Bam Bam Bigelow, le contenu plus mature, le catch hardcore, certaines stipulations, seront volés à la ECW par la WCW (mais la WWF fera pareil à partir de 1997-1998 et le lancement de l’Attitude Era).

La WCW va également largement se servir chez la WWF, de sorte que la plupart des midcarders et main eventers de la WWF des années précédentes vont passer chez l’ennemi, c’est un véritable exode… Les stars originales de la WCW sont bientôt obligées de côtoyer un véritable contingent d’ex-WWF, c’est bien simple, on dirait une… INVASION !

WCW contre NWO : la storyline qui changea la face du catch !

Eric Bischoff fut très impressionné par un angle s’étant déroulé à la New Japan Pro Wrestling qui mettait en scène l’invasion de la fédération par un groupe de lutteurs extérieurs à la compagnie. Easy-E se mit en tête de mettre en place une storyline majeure ayant pour objet l’invasion de la WCW par des lutteurs venus de la WWF, ça tombe bien vu le grand nombre de catcheurs qu’il avait piqués à Vince McMahon ces dernier temps. Mais il lui fallait deux jeunes catcheurs célèbres et établis afin qu’ils soient au cœur de la storyline. Eric prospecte du côté de la WWF et jette son dévolu sur Razor Ramon et Diesel, deux grands gabarits en plein boom, charismatiques. Il leur propose à chacun un pont d’or et leur promet qu’ils vont participer à un bouleversement dans le monde du catch et qu’ils vont écrire l’histoire. Les deux lutteurs aux dents longues acceptent et signent à la WCW. Ils apportent beaucoup d’idées à la storyline et aident les bookers à mettre en place l’angle nWo.

A l’heure des débuts de l’internet, l’info de la signature des deux hommes chez l’ennemi reste quelque temps inaperçue, jusqu’à ce que Vince ne choisisse de perpétuer les gimmicks de Ramon et Diesel en les confiant à deux autres lutteurs (dont Glenn Jacobs alias Kane), mais les fans ne sont pas dupes ! Une partie du public pensa alors que ces deux catcheurs quittèrent la WWF avec le consentement de McMahon pour détruire la WCW de l’intérieur… et c’est exactement ce que la WCW voulait faire croire aux fans. Ainsi, tout commence lors de l’épisode de Nitro du 27 mai 1996 : Scott Hall (l’ex Razor Ramon) est dans le public en jeans et t-shirt et au cours de l’émission, il grimpe sur le ring et demande un micro. Il annonce dans une promo devenue culte que lui et deux mystérieux alliés ont un challenge pour la WCW et son président Eric Bischoff. A la fin de l’émission, il va confronter Bischoff à la table des commentateurs et lui demande de dire à Ted Turner de choisir trois lutteurs afin de représenter la WCW. Au Nitro suivant, Hall récidive et est pris à partie par Sting : Hall promet une grosse surprise au show suivant… cette surprise c’est Kevin Nash (l’ex Diesel) ! Les deux hommes disent représenter les intérêts d’une compagnie plus au nord (la WWF implicitement) et prennent le nom de The Outsiders. Les deux hommes vont alors s’en prendre physiquement à Bischoff avant de causer des problèmes au bon déroulement de Nitro…

On en arrive alors au PPV Bash at the Beach 1996. Le Main Event est le fameux Hostile Take Over Match, un trois contre trois entre Team WCW (Randy Savage, Sting et Lex Luger) et The Outsiders plus un partenaire mystère, le fameux troisième homme mentionné par Hall lors de sa promo inaugurale. Au cours du combat, Lex Luger se blesse et doit regagner les coulisses, laissant les deux équipes à 2 contre 2. A la fin du match, Sting et Hall sont neutralisés et Savage prend l’avantage sur Nash et…


Heelturn monumental du plus grand babyface de l’époque ! Impensable, inimaginable ! Hulk Hogan est le leader de la nWo ! C’est un coup de tonnerre dans le monde du catch. L’équivalent de ce heelturn aujourd’hui serait celui de Cena qui enverrait chier toute la Cenation, si vous voulez un élément de comparaison.

Je ne rentrerai pas dans les détails concernant la nWo car Tombstone l’a déjà fait dans un dossier il y a quelques années et que je vous conseille de lire, je me contenterai d’en parler dans les grandes lignes.
La nWo, le Nouvel Ordre Mondial du catch n’avait qu’un seul but, prendre le pouvoir à la WCW. Le trio sema la terreur et le chaos, agressant les autres lutteurs, tourmentant les interviewers, les arbitres, les commentateurs ou les techniciens. Très vite, le groupe recruta à tour de bras, d’abord un manager et « financier », le Million Dollar Man en personne, Ted DiBiase, puis The Giant (Paul Wight alias Big Show), Vincent (l’ex Virgil à la WWF), Syxx, Buff Bagwell, Scott Steiner et bien d’autres vu l’ultimatum lancé par la nWo : « soit vous êtes avec nous, soit on vous éclate la tronche ! ». Tout est fait pour que la nWo apparaisse comme une entité propre, le clan possède ses propres promos vidéo, véritable propagande, ses propres lutteurs, ses produits dérivés (avec un succès énorme), son propre arbitre, et aura même droit à son propre pay-per-view : nWo Souled Out. La WCW réussit son coup en créant une véritable guerre entre la WCW et la nWo, car les fans de catch étaient obligés de choisir leur camp, on ne pouvait pas rester neutre ou indifférent. Le succès est colossal et permettra à la WCW de vaincre la WWF dans la guerre des ratings durant de très nombreuses semaines.

Quant au déroulement de l’angle, le premier rebondissement notable arriva avec cette révélation : Eric Bischoff lui-même était dans le coup et fait partie de la nWo ! La WCW a été infiltrée jusque dans ses instances dirigeantes. (JJ Dillon, le représentant de la chaîne TNT et de Ted Turner nommera alors Roddy Piper puis Ric Flair, président de la WCW) La nWo mettra la main sur tous les titres de la fédération. La WCW tentera de faire front avec ses plus grosses stars comme Sting, Savage, Luger… mais Sting attaque Luger lors d’un Nitro ! Sting aurait-il rejoint l’ennemi ? Oui et non : la nWo compte bel et bien un Sting dans ses rangs, mais ce n’est pas le vrai. Ce dernier, déçu par ses amis qui avaient douté de lui, se retirera des rings quelques temps.

La nWo mettra la main sur tous les titres de la fédération et sa domination sera totale. Randy Savage rejoindra les rangs de la faction. Après plusieurs mois et une feud nWo vs Four Horsemen, un nouveau Sting fera son apparition, regardant certains matchs ou promos depuis le plafond de l’arène mais ne disant jamais rien et n’intervenant jamais. Le Stinger arbore désormais des peintures faciales blanches et noires ainsi qu’un long manteau de cuir. Les fans se posent des questions, est-ce que Sting va passer du côté obscur de la force lui aussi ? Eh bien non ! Le Sting nouveau reste dans le droit chemin, en justicier solitaire (gimmick inspirée du personnage de cinéma The Crow) et sera l’adversaire le plus farouche de la faction. Durant la majeure partie de l’année 1997, Sting combattra la nWo dans des combats et segments mémorables (ex : Sting descendant du plafond jusqu’au ring grâce à un câble et détruisant une dizaine de membres du clan à lui seul avec sa désormais fidèle batte de baseball… mais Hogan parvenait toujours à s’enfuir). Le match tant attendu entre Hogan et Sting fut organisé lors de Starrcade (le show le plus important de l’année de la fédération d’Atlanta). Ce pay-per-view sera le plus regardé/commandé de l’histoire de la fédération.

Après la victoire de Sting, des tensions apparurent au sein de la nWo et une scission s’opéra en 1998 ! D’un côté, on avait la nWo Black and White, un clan heel toujours dirigé par Hogan et Bischoff. De l’autre côté, Randy Savage et Kevin Nash fondèrent la nWo Wolfpac (rouge et noir), un clan face qui comptera dans ses rangs Lex Luger, Konnan… mais surtout Sting ! Toute cette année-là, ce sera la guerre entre les deux factions nWo et l’angle sera relancé avec succès… enfin au début, car les fans commenceront à se lasser après quelques mois. Après tout, ce sont toujours les mêmes que l’on retrouvait dans les Main Events et des jeunes catcheurs pétris de talent (Booker T, Jericho, Guerrero, Mysterio, Benoit, Saturn) seront cantonnés à la midcard à cause du jeu de la politique backstage exercé par les main eventers. Mais le pire interviendra lors du tristement célèbre épisode de la Fingerpoke of Doom (pichenette du malheur) en janvier 1999… mais j’y reviendrait tout à l’heure.

La nWo restera à jamais dans les annales du catch, ce fut l’arme fatale de la WCW de 1996 à 1999, une véritable poule aux œufs d’or, mais à trop jouer avec le feu, les dirigeants de la WCW se brûleront au final.

Who’s next ?

On ne peut pas parler de la WCW sans évoquer la plus grosse star du catch que cette fédération "créa" de A à Z en la personne de Bill Goldberg. C’est au hasard d’une rencontre avec Diamond Dallas Page, que l’ancien joueur de la NFL débarque à la WCW. Ce type est un colosse (1m93, 130 kg) et Bischoff voit un potentiel énorme en cet athlète, il se met en tête d’en faire sa prochaine star. Goldberg est envoyé au centre d’entrainement de la WCW et y travaille comme un forcené. Une fois jugé prêt à être lancé dans le grand bain, Bischoff s’occupe de son poulain avec la plus grande attention. Il fera de Goldberg un gladiateur des temps modernes, un catcheur indestructible au booking on ne peut plus simple : il gagne tous ses combats en cinq minutes dans des squash matchs ! Tout en Bill Goldberg crie intensité, dur à cuire, puissance et domination. Il ne parle que très rarement, il préfère agir et détruire, rentrer dans le tas. Son entrée en impose : un theme song de type marche militaire, la caméra le suit depuis les vestiaires jusqu’à la scène d’entrée où il est escorté par la sécurité, une fois dans l’arène, il émerge d’une pluie d’étincelles, recrachant la fumée par les narines ou la bouche tel un dragon… ce type est un monstre de charisme et de présence, une attraction, et la foule accroche très vite et en fait son chouchou.

Goldberg défonce tout le monde, son combo Spear-Jackhammer est incontournable, ses mimiques faciales, ses power moves, sa rapidité d’exécution, sa présence, sa gueule et son charisme font oublier ses lacunes techniques et microphoniques. Goldberg est la nouvelle star de la WCW en 1998, Bischoff a réussi son pari un peu fou. Le rookie devient très vite la nouvelle figure de proue de la fédération d’Atlanta.
Sa catchphrase « Who’s next ? » (à qui le tour ?), son attitude badass, son record d’invincibilité extraordinaire de 176 victoires d’affilée lui octroient une popularité incroyable. Da Man glanera le United States Championship et l’unifiera avec le World Heavyweight Championship après avoir triomphé d’Hollywood Hogan. En effet, Goldberg était entré en feud avec la nWo. Après plusieurs mois, la WCW annonça un match pour le titre lors du Nitro du 6 juillet 1998 entre Goldberg et le champion Hogan. Ce match tant attendu sera remporté par Goldberg qui deviendra le premier champion du monde invaincu de l’histoire mais outre la victoire, ce match constitua une grande erreur de la part des officiels car un tel combat devait se dérouler en pay-per-view pour faire beaucoup d’argent, mais le choix de l’arène fut tout aussi discutable. En effet, cette rencontre a rempli l’arène avec plus de 40000 fans alors qu’elle avait été annoncée seulement quelques jours avant. On peut donc supposer qu’en l’annonçant plusieurs semaines à l’avance, ce match de rêve aurait pu se dérouler devant le double de fans présents ce jour-là. Cela montre a quel point Bischoff était obsédé par l’audimat au lieu de s’intéresser à l’argent que la fédération pouvait gagner avec des PPV. Mais cela témoigne surtout de l’incompétence des conseillers de Turner qui ont autorisé Bischoff à faire cela. Mais d’autres erreurs allaient commencer à ébranler la WCW au profit de la WWF...

Péché d’orgueil et erreurs à répétition

A cette époque, le catch était de plus en plus populaire aux Etat-Unis. Ainsi, Nitro était devenu l’un des programmes les plus regardés sur le réseau Turner et sur la télévision câblée en général. Alors la chaîne prit la décision de lancer un autre show, Thunder, diffusé le jeudi soir sur une autre chaîne appartenant à Ted Turner : TBS. Pour surfer un maximum sur ce gain de popularité, la WCW fit participer à ces shows les stars du basket Karl Malone et Dennis Rodman ou encore le célèbre présentateur télé Jay Leno. Le problème c’est que la feud avec les célébrités dura beaucoup trop longtemps, de plus, les trois non catcheurs étaient vraiment nuls sur le ring (le Diamond Cutter de Malone était atroce et les fausses mandales de Leno étaient ridicules). Enfin, les bookers firent l’erreur d’accorder constamment les tombés victorieux aux guests sur les catcheurs, ce qui entrainaient une décrédibilisation des stars de la WCW impliquées.

Tout n’est pas idyllique dans cette fédération car, et pardonnez-moi cette expression, le vestiaire de cette fédération était surtout un sacré bordel. Les contrats juteux avec des clauses de contrôle artistique accordé aux lutteurs, le succès qui monte à la tête, les guerres d’égos vont alors gangréner les coulisses. L’ambiance devient parfois malsaine… Ainsi plusieurs témoignages de Chris Jericho, du Big Show et de Rey Mysterio confirment cela car d’après eux les catcheurs stars faisaient tout leur possible en coulisse pour empêcher l’éclosion des jeunes talents et pour essayer même de les faire partir, quitte à renforcer le concurrent. Chris Jericho raconte dans le premier tome de son autobiographie qu’à chaque fois qu’il se sentait proche du main event, il n’était plus utilisé pendant plusieurs semaines sans aucune raison et quand il revenait enfin devant les écrans il était obligé de faire un turn : le public était alors désabusé par autant d’incohérence et tout était à refaire pour ces jeunes catcheurs. Mais, outre le fait que cela brisait leur ascension vers le main event ceci avait surtout pour conséquence de donner à la WCW un booking étrange et peu agréable à suivre à la longue.

[Article] L'histoire de la WCW. 589196hulkhogantna
Toute ressemblance avec une fédération actuelle n'est pas forcément fortuite.

Les catcheurs stars refusaient de voir les salaires des jeunes augmenter car dans le cas contraire, le leur devait également être revu à la hausse mais vu qu’ils étaient déjà très bien payés, la fédération ne pouvait se le permettre alors des catcheurs comme le Big Show et Chris Jericho prirent la décision de quitter la WCW pour voir si les dollars était plus accessibles chez Vince McMahon. (ils seront suivis par Eddie Guerrero, Chris Benoit, Saturn et Dean Malenko dans les deux ans qui suivront) Il y avait une réelle cassure entre les vétérans main eventers et les jeunes midcarders. Les premiers (Hogan, Flair, Savage, Nash, Hall, Sting) faisaient tout pour conserver leur place au top et leurs avantages, les autres (Benoit, Guerrero, Raven, Saturn, Mysterio) étaient donc fatalement condamnés à stagner, quoi qu’ils fassent. Cela avait des conséquences fâcheuses sur les storylines et le produit en général car les main events étaient squattés par les mêmes têtes, du coup, sans renouvellement (à l’exception de Goldberg et DDP), les fans commencèrent à se lasser…

Outre ces agissements de mafieux en coulisses, la WCW était toujours obnubilée par sa supériorité sur la WWF, sautant sur la moindre occasion pour se moquer de sa rivale. Le succès commençait à monter à la tête de Bischoff et ce dernier se permit même l’audace de prendre du temps d’antenne pour lancer un défi à Vince : un combat en PPV entre les deux hommes. Evidemment, VKM ne répondit jamais à la provocation. D’ailleurs, en parlant de la WWF, celle-ci commençait à récolter les fruits de sa nouvelle politique lancée en réponse à la suprématie de la WCW : l’Attitude Era. En effet, la fédération de Stamford connaît un net regain de forme courant 1998, grâce à ses nouvelles stars, ses divas, ses storylines dantesques, son politiquement incorrect, son fun… Stone Cold Steve Austin (un ex WCW) devient une superstar, The Rock (catcheur de 3ème génération, produit maison) électrise les foules, Mick Foley (un autre ex WCW) fait sensation grâce à son Hell in a Cell match face à l’Undertaker, Degeneration X (la réponse de Vince face à la nWo) fait se poiler les fans avec son humour potache… Bref, nouveau rebondissement dans la guerre des lundis soirs : la WWF reprend du poil de la bête et profite des erreurs politiques de la WCW qui pêche par orgueil. Ajouté à cela, la fédération d’Atlanta commence à connaître des difficultés d’ordre financier (les coûts exorbitants de fonctionnement provoques de lourdes pertes et Ted Turner, mal conseillé, s’en aperçoit tardivement), tandis que la WWF redresse la barre et engrange des bénéfices grâce à ces stars qui font salles combles de plus en plus régulièrement. Les ratings de Raw et Nitro se rapprochent dangereusement…

Comme si ça ne suffisait pas, 1998 voit également deux erreurs grossières venir s’ajouter aux déboires de la WCW. La première est la signature du pourtant très instable Ultimate Warrior. Il entrera directement en feud avec Hogan… et ce sera un désatre : le Warrior est hors de forme, il a une très mauvaise attitude, le booking est naze et Hogan use de son influence en coulisses pour apparaître supérieur… Une des pires feuds jamais vues et un run catastrophique supplémentaire pour le Warrior qui sera rapidement prié d’aller voir ailleurs. La deuxième est tout aussi grave : lors du PPV Halloween Havoc, le Main Event opposant les deux chouchous du public DDP et Goldberg est coupé pour dépassement du temps d’antenne ! Seuls les fans présents dans la salle le verront. Du coup, la WCW doit rembourser tous les fans ayant commandé le show ! Le match fut rediffusé à Nitro le lendemain mais le mal était fait et la réputation de la fédé de Ted turner en prit un coup.

Nous en arrivons alors à l’épisode de la Fingerpoke of Doom du 4 janvier 1999. Pour la version longue, voyez l’épisode entier de ce Nitro (trouvable facilement sur Youtube par exemple). Pour faire court, Goldberg vient de perdre la veille son premier match et donc le titre à Starrcade face à Nash grâce à une intervention du revenant Scott Hall. Au début du show, Goldberg est arrêté par la police car une plainte pour agression a été déposée contre lui. Problème : Goldberg devait avoir un rematch face à Nash. Hogan est présent pour faire un speech d’adieu (il vient d’annoncer qu’il prenait sa retraite) et Nash le croise avant pour se moquer de lui (rappel : c’est la guerre entre la nWo et le Wolfpac). Lors de son speech, Hogan propose un dernier combat pour faire plaisir aux gens vu que le main event prévu ne peut avoir lieu : il défie Nash pour le titre ! Le président Ric Flair officialise le combat. Le match a lieu, la foule est ravie, la cloche sonne, Hogan s’approche de Nash, lui donne une pichenette au torse, Big Sexy s’effondre, tombé, 1-2-3 ! Hogan est le nouveau champion, le tout était un coup monté ! C’est la grande réconciliation entre la nWo et le Wolfpac, les deux camps ont œuvré pour écarter Goldberg. Les fans n’apprécient pas du tout la plaisanterie : ils n’ont pas eu leur big match, l’angle nWo est reparti pour un tour et surtout… un an de booking est anéanti ! (le Wolfpac n’a servi à rien et s’avère être du flan, Hogan revient en haut de l’affiche et on n’est pas prêt de revoir de nouvelles têtes…)

En début de Nitro, comme à leur habitude, les commentateurs avaient divulgué les résultats de Raw, annonçant que Mick Foley allait gagner son premier titre mondial en battant The Rock, et en rajoutant avec ironie : « this will put butts in the seats » (ça va ramener du monde). Erreur fatale : Foley est l’un des catcheurs les plus aimés du pays et compte tenu qu’il n’y aura pas le Goldberg/Nash sur Nitro (sans parler de la FoD), les fans zappent en masse sur Raw pour assister au sacre de la Hardcore Legend et à son accession définitive au Main Event ! Raw bat Nitro à plates coutures ce soir-là et ne sera plus jamais dépassé par la concurrence !

Le booking selon Vince Russo : please, don’t try this !

En octobre 1999, Ted Turner décida alors que l’heure du changement était arrivée et vira Eric Bischoff pour mettre à sa place celui qui était considéré comme étant l’un des grands artisans de l’ère Attitude en la personne de Vince Russo, chipé au nez et à la barbe de VKM (après une dispute entre les deux Vince) pour un énorme salaire. Mais là où à la WWF, Russo était canalisé par le filtre de Vince, qui a toujours le dernier mot sur tout dans sa compagnie, à la WCW, Russo a quartier libre ! Turner ne le sait pas encore mais il vient de donner les pleins pouvoirs créatifs de la WCW à un fou dangereux avec un énorme complexe de supériorité, sans personne pour contester ses idées ou servir de soupape de sécurité !

En engageant le créatif à l’origine du regain de forme salvateur de la WWF, Turner pense qu’il va faire de même à la WCW et inverser la tendance à nouveau. Turner confie à Russo la mission de créer du neuf, de nouvelles stars, et lui donne carte blanche. Malheureusement pour Turner, Russo allait enchaîner erreur sur erreur et creusa un peu plus la tombe de la WCW, car changer le capitaine d’un bateau qui coule ne suffit pas.

[Article] L'histoire de la WCW. 5585660012780ddc
« Cher Vince, la mission se passe bien, grâce à moi et Eric, la TNA sera bientôt coulée
comme tu l’avais déjà fait en envoyant Russo à la WCW il y a 12 ans.
Tu peux mettre le champagne au frais. Signé : H² »

La WCW est gangrénée profondément par les magouilles en coulisses et l’angle nWo qui a perdu tout intérêt. Au lieu de faire le ménage comme il se doit, Russo se contente de tenter des coups, de choquer le public uniquement pour choquer, sans vision à long ni même moyen terme. Le nouveau booker en chef va alors multiplier les décisions et idées contre-productives et plonger la WCW dans un marasme inextricable. Il maltraite le kayfabe à n’en plus finir, il règle ses comptes de façon honteuse (création du personnage Oklahoma destiné à humilier Jim Ross en se moquant de sa maladie et de sa paralysie faciale). D’un autre côté, il faut dire qu’il ne sera pas aidé, ni par les officiels (partisans du moindre effort uniquement intéressés par leur chèque de fin de mois), ni par les stars (Hogan, Flair, Nash magouillent dans leur coin, Goldberg n’est plus motivé, Bret Hart a l’esprit ailleurs depuis la mort de son frère Owen, Sting est constamment blessé, les meilleurs lutteurs s’en vont), ni par les fans qui le prennent en grippe… mais là, il faut avouer qu’il y a de quoi !

Vince Russo décide de faire de Jeff Jarrett (un WWF reject) sa nouvelle star, le souci, c’est que le bonhomme n’a jamais prouvé quoi que ce soit dans le business jusque-là et il est loin d’être « bankable ». Ensuite, Russo s’évertue à jouer dans le registre risqué de la controverse et de la polémique dans ses bookings. Par exemple, il réalise l’exploit, car à ce niveau on doit parler d’exploit, de commettre une erreur de booking déjà faite dans le passé. En effet, il gâche un Main Event entier dans le même genre que la Fingerpoke of Doom mais cette fois en PPV uniquement pour faire le buzz : à Bash at the Beach 2000, le champion Jeff Jarrett se couche littéralement devant Hogan à peine la cloche sonnée, et contre la volonté du Hulkster au passage. En fait, la stipulation du match voulait qu’en cas de défaite, Hogan devait quitter la fédération, ce qui était bien entendu à exclure… mais dans le même temps, Russo ne voulait pas donner le titre à l’Immortel. Donc il demanda à Jarrett de se coucher pour décrédibiliser Hogan. Encore une fois le public n’apprécia pas mais Hogan non plus. D’ailleurs à la fin de ce pseudo match, Hogan prit le micro pour dire à Russo : « Tu vois, c’est à cause de trucs de ce genre que la fédération est dans la merde ». Hogan s’en alla. Russo revint ensuite pour une promo worked shoot critiquant Hogan dans son dos, le virant et lui retirant la ceinture. Ambiance, ambiance… Mais Russo n’allait pas s’arrêter là. Les turns incohérents et les règnes ridicules se multiplièrent, décrédibilisant toujours un peu plus le World Heavyweight Championship, des absurdités eurent lieu et les problèmes s’accumulèrent. (un lutteur donnant une ceinture par équipe à une femme, le fils de Ric Flair, un banal type sans talent aucun, pushé, rixe IRL entre Nash et Goldberg, Hall qui commence à sombrer dans l’alcoolisme, les promos douteuses de Scott Steiner… etc).

La WCW perd ses meilleurs lutteurs qui partent à la WWF. Pour éviter que la fédé de Stamford ne continue de se renforcer, la WCW se lança dans une course ridicule qui consista à recruter tout un tas de catcheurs dans le seul but de pas les voir signer chez Vince. Cette stratégie coûteuse fut un cataclysme car le roster de la WCW monta à environ 250 catcheurs, certains ne furent même jamais utilisés ! Pour faire remonter les audiences, désespéré, Russo décida de faire du neuf avec du vieux en recréant la nWo, mais avec à sa tête Bret Hart en heel, les autres membres étant Jeff Jarrett, Nash et Hall. Mais Hart dut mettre un terme à sa carrière en raison d’une commotion cérébrale (suite à un coup de pied à la tête trop fougueux de Goldberg). De plus, le public en avait plus qu’assez de la nWo : après quatre ans, c’est normal. Puis, il y eut l’expérience malheureuse du heelturn de Goldberg, qui fut un échec là aussi : Da Man n’était absolument pas convaincant dans ce nouveau rôle et les fans le soutenaient malgré tout.

Entre-temps, Turner fait revenir Bischoff dans le staff créatif et le charge d’aider Russo… mais la situation est de pire en pire, en témoigne le flop retentissant du mini concert du groupe Kiss à Nitro (un playback !) et la présentation d’un nouveau lutteur (The Demon) arborant le même look que les membres du groupe : ce sera le plus faible rating de l’histoire de Nitro ! Au bout du rouleau, la WCW tente un gros coup pour faire le buzz encore et toujours, il réalise l’impensable : le 26 avril 2000, à Thunder, les bookers font gagner le World Heavyweight Championship à… wait for it… wait for it… l’acteur David Arquette !!! WTF ?!
Jim Ross dira alors que ceci est la pire erreur qu’il ait vu dans le monde du catch car cela décrédibilisait totalement le titre mondial et également tout le roster de la fédération puisque Arquette conserva son titre durant plusieurs semaines. Il faut dire qu’Arquette est très loin d’avoir un physique de poids lourd, bonjour la crédibilité… Le pire, c’est que Russo assumait la mauvaise plaisanterie… Non, en fait le pire, c’est que Russo a repoussé encore plus loin la limite du booking foireux en se donnant le titre à lui-même !!! (il renoncera lui-même à la ceinture au Nitro suivant, mais le mal était fait) Pour conclure ce triste chapitre sur Vince Russo, voici une donnée chiffrée : sous le règne de neuf mois environ de Russo à la tête de la WCW, la compagnie aura perdu plus de 60 millions de dollars !

Epilogue

A cause de tous ces événements, la WCW était de moins en moins populaire et n’apparaissait même plus comme une menace pour la WWF. Après une lente agonie, un événement économico-financier mit un point final à la WCW : la fusion entre Time Warner et AOL le 11 janvier 2001. Ted Turner vendit son réseau TV (incluant la WCW) et les nouveaux propriétaires, n’aimant pas trop le catch à l’origine, ne voulait pas d’une émission non rentable. En examinant les comptes largement déficitaires de la WCW, ils décidèrent alors de mettre la fédération en vente. Un certain Eric Bischoff essaya de l’acheter avec l’aide financière d’un fond d’investissement. Mais ce groupe d’investissement retira son offre lorsque la chaîne TNT ne voulait plus de Nitro sur son antenne.

Sans diffuseur, la WCW n’avait plus d’intérêt sauf pour une personne… le seul et unique Vincent Kennedy McMahon, qui acheta la fédération et le catalogue vidéo pour une somme modique qui avoisinerait les 7 millions de dollars !!! (si Bischoff ou certains catcheurs avaient eu connaissance du montant, ils se seraient associés pour payer les 7 millions) Vince réalisa son rêve en rachetant son plus féroce ennemi, il se servit de la WCW pour la storyline de l’Invasion qui ne dura que six malheureux mois et qui fut un sacré gâchis quand on y pense. Mais l’absence des plus grosses stars de la WCW (les Hogan, Goldberg, Flair et Cie touchaient toujours leurs salaires astronomiques payés par AOL-Time Warner en restant sagement chez eux grâce à leurs contrats en béton et refusèrent de travailler pour Vince tant que leurs contrats n’arriveraient pas à échéance), les préjugés de VKM et les circonstances ont été fatals à l’angle. Vince enterra définitivement cette fédération à l’issue des Survivor Series 2001.

Voilà comment se termine l’histoire tumultueuse de la WCW qui restera comme étant la seule fédération de catch à avoir supplanté la WWE pendant quelques années. Elle restera aussi dans l’histoire grâce au meilleur clan jamais créé avec la nWo et l’angle qui l’accompagnait, qui changea toute une industrie et poussa la WWF à lancer l’Ere Attitude. La concurrence entre la WCW et la WWF, The Monday Night War restera l’âge d’or du catch américain, une période bénie en quelque sorte. La fin de cette concurrence sera l’un des facteurs du déclin progressif que connaitra par la suite le business du catch aux Etats-Unis.
Ainsi s’achève ce dossier destiné à vous faire découvrir l’histoire de la WCW, la fédération de tous les excès. Merci d’avoir lu jusqu’au bout !


Godot avec l'aide de Tombstone.
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[Article] L'histoire de la WCW.

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